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mardi, avril 10, 2007

Le retour : les bons côtés

Après avoir passé une nuit blanche à faire de tristes aurevoirs (des adieux?), après avoir passé une nuit blanche à survoler le ciel africain, après avoir attendu huit heures dans une salle d'embarquement de l'aéroport de Casablanca, après avoir volé huit autres heures au-dessus de l'Atlantique, j'étais contente de rouler jusqu'en Beauce dans une voiture récente, propre, dans une circulation fluide et disciplinée, sur des routes en bon état.

Après six mois de douches froides, de douches parfois prises dans un seau parce qu'on nous avait coupé l'eau, j'étais contente de prendre une bonne douche chaude.

Après avoir dormi pendant six mois sans drap, parfois dans des températures extrêmes, sous un ventilo qui ne servait à rien sinon à secouer un peu l'air chaud, j'étais heureuse de passer la nuit bien emmitouflée sous des épaisseurs de chaudes couvertures.

Après avoir avalé pendant six mois des plats toujours trop huileux, je suis contente de pouvoir recommencer à bien manger, à manger santé.

Après avoir vécu six mois dans un appartement mal équipé, sans télévsion, sans Internet, j'apprécie pouvoir m'asseoir tranquillement devant la télé, j'apprécie le choix incroyable de canaux, j'apprécie pouvoir utiliser Internet quand je le veux.

Après avoir passé la majorité de mes temps libres avec des personnes peu scolarisées, peu informées, peu enthousiastes, peu motivées, c'était bien d'entendre, dans le vol Casablanca-Montréal, des gens discuter de façon dynamique d'une tonne de sujets.

Par contre, je dois l'avouer, le retour n'a pas que de bons côtés. J'ai l'impression que l'Afrique me cache encore beaucoup de choses, j'ai l'impression que j'ai encore beaucoup à découvrir du continent africain... Ainsi, je ne suis pas blasée, loin de là, et c'est avec un peu de difficultés que j'observe et essaie d'accepter la distance qu'il y a maintenant entre moi et le Mali... Ma routine malienne me manque, l'impression de vivre dans la découverte continuelle me manque...

NB Quand je parle, dans mon message, de personnes peu scolarisées, peu informées, peu enthousiastes et peu motivées, je ne parle pas des Maliens en général, mais plutôt de certaines personnes du quartier où j'habitais, un quartier plutôt populaire, et plutôt pauvre... Car bien sûr qu'il y a, au Mali comme partout ailleurs, des personnes très scolarisées, très motivées, etc. Mais de façon générale, quand je rentrais le soir à la maison et que j'allais causer avec les gens du voisinage, je m'amusais beaucoup, mais j'étais très rarement stimulée intellectuellement...