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mercredi, octobre 18, 2006

Bamako la polluée

Bamako est une ville extrêmement polluée ! Une ballade au centre-ville n’est d’ailleurs pas très agréable. Pour me rendre à mon travail, je dois marcher près de 2 km en plein centre-ville, et quand on me dit que la marche, c’est bon pour la santé, moi, je pense à mes poumons et je réponds que j’en suis pas si sûre ! Les voitures récentes ici sont très rares et sont la plupart du temps des 4 x 4 qui appartiennent aux expatriés blancs (les toubabs ou toubabous, comme on appelle les blancs ici). La plupart des voitures, et encore plus les camions de transport, sont cachées sous un épais nuage bleu qui sent tellement mauvais ! Je vois quelquefois des gens marcher avec un foulard sur le nez, et j’ai parfois franchement envie de les imiter !

À l’odeur d’essence, il faut ajouter la poussière ! Même si les principales artères de Bamako sont goudronnées (asphaltées comme on dit chez nous), le gazon est presque inexistant et la ville est pleine de poussière. Dès qu’il vente un peu, la poussière est partout, et d’abord dans mes yeux, qui sont toujours très secs quand je me promène au centre-ville. Et puis quand j’ai passé une journée entière en sandales, le soir, mes pieds sont complètement noirs.

À la poussière, et à l’essence, il faut ajouter le bruit ! Les klaxons fusent de partout, à toute heure du jour. Les taxis, pour pas qu’on les manque, circulent en klaxonnant. Ils ont en plus la fâcheuse habitude de ralentir devant les toubabs. Comme si on allait les manquer, alors qu’ils sont les seuls à avoir des voitures jaune canari ! Et ils sont partout ! À tout bout de champ, il faut donc lever l’index et faire signe que "non, j'ai pas besoin d’un taxi", et seulement alors le taxi continue sa route.

Les voitures, les motocyclettes et les sotramas avancent comme ils peuvent, et comme la plupart sont d’un âge assez respectable, ils sont pas très silencieux. La ville est pleine de beding, bedang, vroum, vroum, zling, zlang, crac, prout ! Et quand un conducteur un peu plus agressif que les autres passe par là, les insultes tardent pas à se faire entendre ! Ça crie de partout, et quand on comprend pas ce qui se dit, vous trouvez pas que ça semble toujours un peu plus agressif ?! Moi, en tous cas, même si on m’a dit que les africains étaient comme ça, qu’ils aimaient parler fort et tout et tout, et que c’était moins agressif que ça en avait l’air, j’ai toujours l’impression qu’une bagarre va éclater !

Les piétons, dans tout ça, ils s’en sortent comme ils peuvent. J’ai vu des piétons faire la circulation, comme s’ils étaient policiers, pour arriver à traverser une rue. Alors c’est ce que je fais : quand je veux traverser une rue, je prie le bon Dieu, je lève les bras, et je m’élance ! Bref, ça prend des nerfs d’acier pour circuler au centre-ville de Bamako !