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mardi, octobre 17, 2006

Mon baptême de sotrama

Pour la première fois hier, j’ai pris un sotrama toute seule ! Les sotramas sont en fait les véhicules utilisés pour le transport en commun à Bamako. Ce sont des espèces de mini-vans verts, percés sur le côté pour permettre aux gens d’entrer, dans lesquels de petits bancs ont été installés. Des adolescents qu’on appelle des apprentis s’occupent d’enlever puis de remettre le cordon qui ferme la “porte”. Quand tu veux descendre, tu fais signe à l’apprenti, et lui donne un grand coup sur le véhicule, pour que le chauffeur à l’avant s’arrête. Quand on est prêt à repartir, les apprentis frappent à nouveau sur la tôle, et se rassoient sur le banc sur le bord de la “porte”… ou plutôt du trou qui sert de porte. Les apprentis, m’a-t-on dit, n’ont pas la langue dans leur poche. Mais comme la plupart parlent bamanan et non français, je ne peux pas confirmer. Ce que je peux dire, en tous cas, c’est qu’ils sont franchement habiles : j’en ai vu certains s’échanger de la monnaie, ou serrer la main d’une connaissance, alors qu’on était déjà en route ! Ce sont les apprentis aussi qui ramassent l’argent des passagers, 125 FCFA par personne, soit 30 sous canadiens. Ce sont eux enfin qui crient aux gens sur le bord de la route là où s’en va le sotrama, quand il quitte le centre-ville. Mais avant de partir, on s’assure de bien le remplir, alors il faut se serrer les fesses un peu. Et quand il y a plus de place dans le sotrama lui-même, on asseoit les passagers à côté du chauffeur, question de bien rentabiliser la ballade !

De mon quartier partent des sotramas sur lesquels il y a rien d’écrit, et ceux sur lesquels il est écrit A.C.I. 2000. On m’avait bien dit de prendre un sotrama sur lequel y a rien d’écrit, car les A.C.I. 2000 font le tour de la ville. Moi, j’ai fait quoi ? Bien, je me suis trompée, j’ai pas pensé à regarder, et j’ai pris le premier sotrama qui est passé. C’est une fois à l’intérieur seulement que j’ai constaté que c’était un A.C.I. 2000, quand j’ai vu qu’il n’allait pas vers le centre-ville. Alors, bien involontairement, j’ai visité quelques quartiers de Bamako que je n’avais encore jamais vus. Heureusement, tous les sotramas finissent par aboutir au centre-ville. Je suis donc débarquée au terminus.

Le terminus, c’est aussi le centre-ville et le grand marché, alors là-bas, c’est un peu la pagaille, et je savais plus trop où j’étais exactement. Heureusement, il y a des avantages à être une minorité visible. Par hasard, Abdoulaye, le chauffeur du CFCI (l’organisme canadien qu parraine mon séjour au Mali) est passé par là sur sa moto, et il a pu m’indiquer un peu où j’étais : juste en face du Carrefour des jeunes, justement là où j’allais !

Finalement, je m’en suis bien sortie, mais ma balade a tout de même été un peu plus longue que prévue.

Pour voir de super beaux sotramas, c'est ici et ici !

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