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mercredi, février 21, 2007

Quand l'inhabituel devient quotidien

Déjà, c’est dans moins de trois semaines que je terminerai de travailler avec ONUSIDA-Mali. Déjà, j’ai commencé à me préparer mentalement à mon retour au Canada. Est-ce pour cette raison, j’ai recommencé à remarquer des situations, qui font désormais partie de mon quotidien et qui sont donc habituelles pour moi, mais qui sortent de l’ordinaire lorsque mises dans un contexte canadien ou québécois.

Par exemple, j’ai pris le taxi samedi soir dernier, après être sortie danser. Comme toujours, j’ai dû négocier le prix de la course. En route, le chauffeur a pris de nouveaux clients, qu’il a déposés après m’avoir laissée à la maison. L’avantage, quand le taxi prend de nouveaux clients en cours de route, c’est qu’il est possible de négocier le prix de la course à la baisse. Toujours en chemin, il s’est arrêté pour mettre du carburant. Peut-être parce qu’il était tard dans la nuit, il s’est stationné non pas dans la cour de la station d’essence, mais en bordure de la route, il a rempli un bidon d’essence, qu’il a ensuite versé dans le réservoir. Les clients assis en arrière ont profité de l’arrêt pour mettre dans le coffre le pneu de secours qui était resté sur le siège arrière, et sur lequel ils avaient été obligés de s’asseoir. Bien sûr, monsieur taxi n’avait pas la clé pour redémarrer la voiture : c’est le genre de choses dont on ne se formalise même plus tellement c’est fréquent ! C’est donc en mettant deux fils en contact que le bazou a redémarré, en brassant à la manière d’un vibromasseur ! La voiture s’est arrêtée à quelques reprises, et c’est avec un doigté impressionnant qu’à chaque fois, le chauffeur l’a redémarrée, sans même s’arrêter de conduire ! Si une telle balade peut sembler pittoresque, il faut savoir qu’à Bamako, ce genre de situation est banal.

Dans le même ordre d’idées, il n’est pas rare qu’un sotrama bondé de clients s’arrête sur son parcours pour mettre de l’essence. Il m’est aussi arrivé qu’un chauffeur de sotrama dans lequel il n’y avait pas suffisamment de clients décide de laisser ses rares clients sur le bord de la route, pour ensuite rebrousser chemin, chercher un parcours plus lucratif. En effet, il faut savoir que le transport en commun à Bamako n’est pas un service public, et que la rentabilité d’un sotrama dépend du nombre de personnes qui y montent. Il ne faut donc pas se surprendre si c’est toujours serrés comme des sardines, assis les uns sur les autres, qu’on se promène en sotrama !

On pourrait penser qu’au Canada, ce genre de situations n’existe pas grâce à nos lois. C’est peut-être vrai en partie, mais il faut tout de même savoir qu’au Mali aussi, il existe un code de la route. Mais en matière de circulation, les Maliens sont incroyablement indisciplinés. Il n’est pas rare, par exemple, de voir des policiers responsables de la circulation engueuler carrément des conducteurs, en plein milieu de la rue, alors que tout le monde autour klaxonne. De même, bien que, depuis le 1er février, le port de la ceinture de sécurité est obligatoire, nombre de voitures n’en sont pas équipées ! Ainsi, je suis montée récemment dans une voiture de taxi dans laquelle le conducteur avait patenté une ceinture avec un cordon de caoutchouc qu’il avait attaché… au frein à main (break à bras en français de chez nous) ! Très sécuritaire, pas vrai ?! Bref, on a beau faire des lois, encore faut-il que les gens aient les moyens de les respecter ! Et puis, outre la question de moyens, il faut dire que les policiers maliens, comme la plupart des policiers africains je crois, sont réputés être corrompus. Ils bénéficient d’une confiance très minime de la population, qui préfère bien souvent faire sa propre loi…

3 Commentaires:

  • ce billet est vraiment rempli d'humour.
    Vaut mieux en rire n'es-ce pas?
    Fantaxx

    Par Anonymous Anonyme, le mercredi, 21 février, 2007  

  • Effectivement, il m'arrive assez souvent de rire dans ma barbe en prenant conscience des situations comiques dans lesquelles je me retrouve souvent !

    Par Blogger Johanne, le mercredi, 21 février, 2007  

  • allo johanne

    comment cava? moi cav super bien hie rc'est la fête à ma mere elle eu 60ans si tu veux ecrit moi hier soir tous ma famille on aller manger tu resto
    bon bien je vai te laisse à la prochaine
    de ta cousine

    vero xxx

    Par Anonymous Anonyme, le jeudi, 22 février, 2007  

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