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jeudi, avril 19, 2007

Tombouctou

Au Mali, peu importe le moyen de transport utilisé, c'est toujours un peu chaotique ! ...



Outre ce vidéo, on peut voir les photos que j'ai prises lors de mon séjour à Tombouctou à cette adresse. J'ai été fascinée par Tombouctou, le paysage, le sable partout, le style médiéval de la ville, la présence d'une culture tout-à-fait différente de celle rencontrée à Bamako, avec la présence de Songhaïs et de Touaregs notamment, la quasi absence de voitures et de motos... En même temps, à cause de mon séjour trop court probablement, je me suis vraiment sentie comme une touriste (ce que j'étais bien sûr), mais du tourisme à la limite du voyeurisme. C'est particulièrement vrai quand je suis allée passer une nuit dans une famille de Touaregs. Surtout, je me suis sentie coupable de ne pas avoir connu davantage leur culture avant d'aller les visiter. Ça ne m'a donné qu'un avant-goût et depuis mon retour, j'ai l'envie pressante d'en savoir plus sur les peuples nomades et les peuples du désert...

Sinon, mon retour de Tombouctou jusqu'à Bamako a été pénible, je dois le dire, comme tout voyage sur les routes maliennes ! J'ai quitté la maison où j'étais logée à 4h, et après avoir rempli le 4x4 d'une onzième personne (c'est fini maintenant, non ?), puis d'une douzième personne (un jeune homme, genre d'apprenti qui a fait le voyage sur le toit !), nous avons attendu plus d'une heure le bac qui permet de traverser le fleuve Niger, à la sortie de Tombouctou. Nous avons donc quitté réellement Tombouctou vers 6h30 seulement. Nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises parce que le 4x4 n'était pas tellement en bon état. Surtout, on s'est fait empoussièrer comme c'est pas possible. À mon arrivée à Douentza, j'avais de la poussière jusque dans mon chandail, profondément au fond des oreilles... bref, j'avais de la poussière partout. Bien que les conditions de voyage ont été difficiles, ç'aurait pu être pire. J'ai vraiment été impressionnée, entre autres, par les 3 personnes âgées, assises derrières, qui plutôt que de se plaindre tout au long de ce voyage chaotique, éclataient de rire chaque fois qu'elles étaient un peu trop secouées. Ces mêmes personnes sont sans doute habituées à la dure, puisqu'elles ont rempli leurs bouteilles d'eau, à même le fleuve, dans cette même eau où certains font pipi, où des moteurs pas du tout récents déversent leurs déchêts...

J'ai été encore plus impressionnée par ces dizaines de personnes que j'ai vu défiler, assises par-dessus les bagages, dans les boîtes de 4x4 surchargés. C'est à se demander comment on peut tenir ainsi sans tomber pendant plus de 6h !

À Douentza, on a voulu me faire monter dans un genre de mini-van pas du tout en état. J'ai dit que non, je ne voulais pas monter là-dedans, que je ne faisais pas confiance au véhicule, et que si je mourais dans un accident, on en entenderait parler jusqu'au Canada... ce à quoi on m'a répondu que si je mourais, c'était la volonté de Dieu ! Cette habitude qu'ont les Maliens de tout faire reposer sur Dieu est vraiment exaspérante, parfois ! J'ai souvent eu envie de leur dire "Pourquoi pas entretenir ta voiture, plutôt que d'espérer que Dieu te sauve la vie ?!"... En fin de compte, j'ai eu de la chance, un car d'une compagnie connue et qui roulait droit sur Bamako est passé par là, et j'ai couru réserver ma place. Le seul hic est que le car est arrivé si vite que j'ai même pas eu le temps de me nettoyer un peu avant de repartir. Il était déjà passé 13h quand j'ai quitté Douentza, et c'est presque 12h plus tard, vers 2h du matin, que je suis enfin arrivée à Bamako ! Le voyage a été pénible, surtout que j'étais tellement sale ! Et puis la fatigue a rendu la chaleur particulièrement difficile à supporter, surtout aux heures les plus chaudes de la journée !Tout au long du voyage, je me suis d'ailleurs encouragée en m'imaginant sous la douche.

Malgré tout, je n'ai pas regretté d'avoir roulé jusqu'à Tombouctou. J'aurais pu me rendre là-bas en avion, mais je tenais à voir le paysage changer à mesure qu'on se dirigeait vers le nord, vers le coeur du désert. Quand même, compte tenu des conditions de voyage dans un pays comme le Mali, j'ai franchement réfléchi à la façon de voyager dans des pays où les conditions routières sont un peu différentes de celles qu'on connaît en Europe ou en Amérique du Nord. Je n'ai jamais eu peur de me taper de très longues distances en voiture, même que j'aime rouler. Mais vraiment, si je devais retourner en Afrique, sans aucun doute je changerais ma façon de voir du pays !

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