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samedi, novembre 18, 2006

La température change

Quand je suis arrivée à Bamako, j’ai passé quelques jours dans le quartier Hippodrome, situé tout près du centre-ville. Chaque matin, je me réveillais complètement trempée par la sueur, malgré la fenêtre ouverte, malgré le ventilo du plafond ouvert au maximum. Quand je suis arrivée dans le quartier Lafiabougou, où j’habite maintenant, j’étais contente de constater que la maison était plutôt fraîche. Dès les premières nuits, j’ai beaucoup mieux dormi. En fait, comme j’habite complètement à l’ouest de la ville et que le quartier est bien aéré par le vent venu des montagnes (les Monts Mandingues), la température du quartier, au bout du compte, est plus agréable qu’au centre-ville. Ainsi, chaque matin en me rendant au travail au centre-ville, je peux constater la différence de température entre mon quartier et le coeur de la ville. Je pars souvent de chez moi habillée d’un veston ou d’un chandail, que j’enlève dès que je pose les pieds au centre-ville après ma petite balade quotidienne en sotrama.

Depuis plusieurs jours déjà, les bamakois me disent que le temps de la “fraîcheur” est venu. Chaque fois je me dis “Bin si ça c’est frais, je préfère ne pas savoir comment c’est quand c’est chaud!” Mais depuis quelques temps, je constate qu’effectivement, la température descend dès le soleil couché. D’ailleurs, au cours de la dernière semaine, le froid m’a réveillée à deux reprises, vers les 4 heures du matin, habituée que j’étais de dormir la fenêtre ouverte. Habituée de dormir sans couverture, avec le ventilateur du plafond et un ventilateur sur pied “dans le piton”, j’ai dû revoir ma stratégie pour conserver ma chambre à une température agréable toute la nuit.

De plus en plus souvent, les rues se vident, le soir, à cause de la fraîcheur qui pousse les bamakois à rester bien au chaud dans la maison. En fait, ces nuits plutôt froides pour le Mali ressemblent à d’agréables nuits d’été canadiennes, qui nous obligeraient peut-être à porter un chandail de laine, mais qui ne nous pousseraient sûrement pas à nous enfermer dans la maison. Mais ici, on n’est pas trop habitué à ce genre de température. Je suis d’ailleurs toujours un peu étonnée de voir quelqu’un se balader avec une tuque ou un manteau, alors que la température, le jour, demeure toujours très chaude, malgré les nuits qui rafraîchissent…

Je dois tout de même avouer que mon propre corps s’adapte aussi (peut-être un peu trop vite) à la température du Mali. Je suis en train de devenir plus frileuse que les Maliens! Ainsi, hier soir, alors que je discutais tranquillement avec des voisins dehors, j’ai dû rentrer d’abord pour mettre un chandail à manches longues, puis à nouveau pour mettre des chaussettes et un chandail de laine… tandis que mes voisins, eux, restaient bien assis là avec leurs sandales et leur t-shirt… Il faut dire en tous cas que eux sont aussi étonnés que moi de me voir ainsi cachée sous des épaisseurs de vêtements, car pour plusieurs Maliens, le Canada, c’est avant tout un pays froid où il y a de la neige 12 mois par année. Pour les Maliens, donc, un Canadien est tout sauf frileux !

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