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mardi, avril 24, 2007

Où sont les enfants ?

En prenant le métro hier matin pour me rendre au travail, je me suis posé la question : où sont les enfants montréalais ? Au Mali, j'ai été habituée à voir des enfants partout. La plupart des maisons étant multigénérationnelles, des personnes de tous les âges y vivent, du bébé au grand-papa. Ainsi, chaque soir, j'étais accueillie, tantôt par Mariam, 3 ans, et Adama, 5 ans, tantôt par Baba et Ibrahima, 10 ans, etc. Parmi les femmes avec qui je prenais le sotrama tous les matins, nombreuses étaient celles qui portaient sur leur dos le petit dernier. Et il m'était assez fréquent d'être accueillie au dépanneur ou au cybercafé par une femme en train de nourrir son bébé, ou de consoler son enfant.

Mais en prenant le métro, je n'ai vu qu'un petit garçon, un petit roux aux cheveux bouclés, qui accompagnait sa maman. Un seul enfant pour un trajet de près d'une heure... Oui, d'accord, même au Mali, les femmes qui travaillent dans des bureaux n'emmènent pas leur progéniture avec elles au travail. Ainsi, à Montréal, à l'heure où j'ai pris le métro, probablement que plusieurs rejetons avaient été déposés, déjà, à la garderie. Et puis il est possible également qu'à Montréal, on tolérerait un peu moins d'attendre 10 minutes pour payer sa boîte de lait, le temps que la maman termine de nourrir son petit. On tolérerait peut-être moins aussi d'entendre un bébé chialer pendant qu'on navigue sur Internet dans un cyber. Quand même, est-il normal que, du matin au soir, je ne vois jamais aucun enfant, sinon quelques rares bébés bien cachés au fond d'un pousse-pousse ? Est-ce parce que j'habite au centre-ville, alors que les parents préfèrent s'installer en banlieue ? Est-ce parce que les parents préfèrent la voiture aux transports en commun ?

En tous cas, je suis bien mal placée pour juger du mode de vie des parents montréalais. Mais ce que je peux dire, c'est que l'absence presque totale d'enfants dans les rues de Montréal, du moins dans son centre-ville, crée une atmosphère complètement différente de celle à laquelle j'étais habituée au Mali. J'admets que, parfois, quand je voyais les enfants du quartier Lafiabougou, à Bamako, courir chez moi alors que je n'avais pas encore déposé mes sacs après une longue et fatiguante journée de travail, ça m'exaspérait... parfois... Mais maintenant, oui, je l'avoue, ça me manque drôlement !