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mardi, mai 08, 2007

Un mois déjà !

Ça fait maintenant un mois que je suis revenue du Mali. Étrangement, j’ai l’impression que ça fait une éternité ! Non pas parce que le dernier mois m’a paru horriblement long. Au contraire ! Le temps a passé trop vite. J’ai à peine eu le temps d’ouvrir un peu mes valises au cours des deux semaines que j’ai passées en Beauce que déjà, je repartais vers Montréal. Dans un sens, un nouvel appart, un nouvel emploi, une nouvelle ville, si rapidement après mon retour, ça a du bon. Ainsi, je ne suis pas aux prises avec cette foutue déprime qui guette quiconque revient au pays après un long séjour à l’étranger, déprime normale quand on imagine un peu le passage d’un quotidien rempli de nouveauté, de découverte et de surprises à un quotidien… routinier, rempli de vieux repères, de vieilles connaissances, sans nouveauté, sans surprise. Ainsi, toute la nouveauté de mon nouveau quotidien montréalais me garde un peu éloignée de la déprime du retour. Cependant, entre deux journées de travail, il m’arrive de m’arrêter quelques minutes, il m’arrive d’avoir quelques minutes de lucidité au cours desquelles un mélange de tristesse, de nostalgie et de déception me guette, quand je pense au Mali, le Mali qui me manque, le Mali qui est déjà si loin dans mon esprit qu’on dirait un rêve, rien de plus. J’ai l’impression d’avoir rêvé les 6 derniers mois et je suis déçue quand je pense que, même si je suis maintenant à plus de 8000 km de mes amis maliens, ma vie continue, sans eux, et leur vie continue, sans moi. Je suis déçue de constater qu’après avoir fait tant d’efforts pour m’intégrer dans un environnement, un pays, une culture, tout est fini déjà, je continue ma vie de mon côté, eux continuent leur vie de leur côté, et un rapprochement futur est difficilement envisageable compte tenu de la distance qui sépare nos deux pays. Je n’aurai été qu’un intermède dans leur vie, ils n’auront été qu’un intermède dans la mienne.

Ainsi, plus je voyage, plus j’accumule les séjours à l’étranger, plus je me questionne. J’ai des amis à Québec, Montréal, Ottawa, Halifax. J’ai des amis à Casablanca, Bamako, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Hiroshima. Mais à quoi servent des tas d’amis quand ils sont dispersés un peu partout dans le monde ? À quoi servent des tas d’amis quand, au bout du compte, je me retrouve seule au milieu d’une ville immense ?... Je ne peux même pas envisager la possibilité d’un jour réunir autour de moi tous ces amis dispersés au travers le monde. Je ne peux que me réjouir des bons moments que j’ai passés avec eux, en faisant attention de ne pas sombrer dans la nostalgie, et espérer un jour les revoir et passer à nouveau de bons moments avec eux…

6 Commentaires:

  • Je comprends le sentiment, mais je ne suis pas tout à fait d'accord... en fait avec le temps j'ai cru constater que les amitiés, qu'elles soient proches ou loin de nous, suivent le même trajet: certaines demeurent, d'autres se transforment en un rapport de vagues connaissances.

    En plus, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve, et c'est en retournant à Taiwan il y a deux ans que j'ai revu des amis de bien des années auparavant. Entre temps on s'écrivait genre 2 emails par année, pour se tenir un minimum au courant. Et bien quand on s'est revus c'est comme si le temps n'avait jamais passé. J'ai alors repensé à des amis de chez-moi avec qui, malgré qu'on se voit régulièrement, il semble s'établir une distance.

    Mais bref.. où je voulais en venir avec tout ça? J'espère en tout cas que de (nouvelles?) rencontres intéressantes seront aussi ton lot à Montréal!

    Par Blogger Julie, le mardi, 08 mai, 2007  

  • J'ai une réponse bien plate mais les amitiés ne sont que de passage desfois c'est pour nous faire grandir et nous apprendre certaines choses de la vie d'autre fois c'est d'une nuisance totale et peu d'amitiés restent les vraies ont les comptes sur le bout des doigts les autres bien on peut appeler cela des connaissances ouf que je me trouve plate à soir ha!ha!Bon je te laisse et je pense à toi chanceuse d'être dans cette magnifique ville que j'adore.
    Nathaliex

    Par Anonymous Anonyme, le mardi, 08 mai, 2007  

  • C'est vrai que les vrais amis, au bout du compte, sont rares... Mais c'est vrai aussi que la vie nous réserve parfois de belles surprises, en nous permettant de rencontrer à nouveau de vieilles connaissances, qui sont demeurées en fait de vrais amis ! D'ailleurs, je me disais justement, tout en écrivant mon message, que j'étais bien pessimiste, voire cynique...

    En fait, mon message portait peut-être davantage, au bout du compte, sur le type de relations qu'on développe, que l'on soit dans son pays d'origine ou à l'étranger... Je trouve frustrant de m'être investie émotionnellement dans des relations que j'entretiens maintenant tant bien que mal, à cause de limites telles que la distance, le manque de moyens de communication, etc. C'est d'autant plus vrai quand je pense au Mali, où la plupart des amis que je me suis fait ne savent pas utiliser Internet. Je me retrouve au Canada avec plein d'outils technologiques sensés faciliter les rapprochements (une webcam, MSN, Skype, un micro, des écouteurs, etc.), mais ils me sont inutiles pour communiquer avec mes amis maliens. Ainsi, je suis obligée d'utiliser le téléphone, qui coûte excessivement cher. Nos conversations sont donc courtes et, à la longue, le téléphone ne nous permet plus d'approfondir les sujets... Ainsi, déjà, je n'appelle plus que pour savoir si un tel va bien, si la saison des pluies est commencée, etc. Bref, oui, c'est frustrant...

    Mais en même temps, il faut dire que voyager, c'est un peu une drogue ! Rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à les connaître, se découvrir des affinités, c'est super stimulant. Quand on est une droguée de ce genre, j'imagine qu'il faut accepter les downs qui suivent le high des nouvelles rencontres...

    Par Blogger Johanne, le mardi, 08 mai, 2007  

  • Interessantes reflections sur l'amitie et les voyages. Mon experience (longue residence dans cinq pays differents) est que se faire des amis est une agreeable facon de vivre et voyager.

    En fin de comptes on est toujours de passage quelque part, ceux qui comptent vraiment ne cessent jamais de l'etre quelque soit la distance. On finit toujours par perdre contact avec la plupart des gens de qui l'on s'eloigne, c'est la vie qui veut cela: les gens changent, les temps changent.

    On peut se demander "a quoi bon?", mais en fait on n'y gagne plus qu'on y perd: la richesses des echanges, le fait de se decouvrir soi-meme face a tout ce qui vous est si different et etranger, tout cela est un bonus incroyable, je pense.

    Par Anonymous Anonyme, le dimanche, 13 mai, 2007  

  • Effectivement, je pense qu'on s'enrichit au contact de l'autre... La clé, au fond, c'est peut-être d'apprendre à faire le deuil des gens qu'on a connus et avec qui on finit par perdre contact... La vie est faite de beaucoup de deuils, je pense, et il vaut mieux apprendre à bien les gérer...

    Par Blogger Johanne, le dimanche, 13 mai, 2007  

  • Oups, pardon ; je dois m'excuser car je trouve ici la reponse a une question posee dans un autre de tes posts !
    C'est vrai que moi aussi cela me brise le coeur a chaque fois de quitter un pays ou je laisse de tres bons amis !!
    Cela m'a meme rebuter a un moment a voyager pour de longues periodes !!! Mais avec l' "experience", je me suis rendue compte que les meilleurs restent, et que quelque soit le temps et la distance, les vrais amis restent toujours des amis ; que ceux qui partent a cause de la distance, seraient surement partis un jour ou l'autre avec le temps..

    Par Anonymous Anonyme, le mardi, 03 juillet, 2007  

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