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samedi, décembre 02, 2006

Le paludisme

Dans un livre sur la santé à l’étranger que j’ai emmené avec moi au Mali, il est écrit “si vous êtes affecté dans une région impaludée, cette maladie sera probablement votre plus grande préoccupation.” Effectivement, le Mali se trouve dans une région où sévit le paludisme (qu’on appelle aussi “malaria” au Canada). Et effectivement, c’est au quotidien que je dois me protéger de cette maladie. Toutes les nuits, je dors sous un moustiquaire, et je prends soin de bien l’installer sous mon matelas, pour qu’aucun moustique ne puisse passer. Tous les soirs, quand le soleil se couche, je mets sur ma peau de l’anti-moustique, et un peu de citronnelle. Tous les matins, également, je prends un comprimé de Malarone, un antipaludéen. Le Malarone est, en fait, un médicament parmi d’autres prescrit pour prévenir le paludisme. Il coûte très cher (environ 150$ par mois), c’est pourquoi on prescrit parfois le Lariam, qui ne doit être pris qu’une seule fois par semaine. Par contre, comme le Lariam a davantage d’effets secondaires, j’ai préféré payer un peu plus pour prendre le Malarone. Je prends Malarone depuis deux mois maintenant, et bientôt, je passerai à un nouveau médicament, la Savarine, qui coûte beaucoup moins cher (environ 20$ par mois), mais qu’on ne prescrit pas au Canada, allez deviner pourquoi !

Malgré toutes les précautions que j’ai prises depuis mon arrivée au Mali, un moustique porteur du virus du paludisme a réussi à me piquer. Au Canada, on nous parle toujours du palu comme d’une maladie grave. Effectivement, le palu peut parfois tuer. Par contre, il y a différents types de palu et, en réalité, le palu ne tue que dans des cas exceptionnels. D’ailleurs, pour les Maliens, le palu ressemble à un rhume ou à une grippe. C’est qu’en fait, les gens qui vivent depuis leur naissance dans une région impaludée finissent par développer des anti-corps, et ils réussissent à guérir du palu parfois même sans prendre de médicaments, de la même façon qu’au Canada, on passe au travers un petit rhume.

Mais pour le corps d’une Canadienne comme moi, qui n’a jamais eu à affronter ce petit virus africain, le palu, ça frappe ! Autant le dire, depuis mardi, je suis complètement knock-out ! On m’avait dit que, quand on souffrait du palu, on faisait des fièvres incroyables, on transpirait beaucoup, on tremblait, on avait des convulsions, etc. Je n’ai rien eu de tout ça, sinon une petite fièvre. Par contre, le palu m’a jetée à terre ! Il m’a pris toutes mes énergies et il m’a donné des maux de tête incroyables. Je continue toujours aujourd’hui de me sentir un peu faible. Je continue aujourd’hui d’avoir mal à la tête. Mais j’ai revu le médecin ce matin, qui m’a dit que tout ça était normal, et qu’il était temps maintenant pour moi de reprendre des forces, en mangeant bien et en recommençant à faire un peu de sport (ce que j’étais incapable de faire ces derniers jours).

Je dois dire qu’au bout du compte, ce que j’ai trouvé le plus difficile avec le palu, c’est d’être devant l’inconnu. Comme c’est une maladie que je n’ai jamais affrontée, je n’avais aucune idée de comment mon corps allait réagir, je ne savais pas si mes réactions étaient normales, et je ne savais pas quand tout ça allait finir. Ce qui est difficile, également, c’est que, comme les Africains combattent beaucoup plus facilement cette maladie que les Canadiens ou les Européens, ils comprennent mal que je puisse être ainsi, après 4 jours, toujours aussi fatiguée. Quand même, enfin aujourd’hui, je sens que je remonte la pente, je commence à aller mieux, enfin !