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mardi, janvier 16, 2007

Au Mali, on mange quoi ? Des fruits !

La semaine dernière, j’ai parlé un peu des plats maliens typiques. Quand même, les Maliens, et les toubabs en visite au Mali, ne mangent pas que du riz et ses variantes. Dans un pays où il fait chaud douze mois par année, il y a bien sûr des fruits ! Le fruit le plus facile à trouver, et le moins cher, est la banane. On peut acheter un kilo de bananes pour 300 FCFA, environ 0,75$. Depuis mon arrivée, je peux voir aussi des pastèques à tous les coins de rue (ce que nous nommons, au Canada, les melons d’eau). J'ai acheté déjà une pastèque entière pour environ 600FCFA, soit 1,50$. Par contre, c'est lourd à porter ! Et puis, avec une pastèque, même quand on en distribue la moitié au voisinage, on peut durer une semaine ! En tous cas, je n’ai pas tenté à nouveau l’expérience, et maintenant, je me contente d’acheter la pastèque en morceaux déjà coupés.

On peut aussi acheter des papayes (environ 400 FCFA une petite, 1000 FCFA une grosse) et des oranges. Les oranges, par contre, portent mal leur nom, car en fait, elles sont jaunes ou vertes, très fibreuses et peu juteuses. Bref, elles ne sont pas très bonnes. Pour cette raison, les gens consomment les oranges différemment que chez nous. Plutôt que d’en défaire chaque morceau un à un, ils enlèvent la pelure tout en conservant la couche blanche, et ils sucent l’intérieur du fruit, sans le défaire. Récemment, j’ai vu à de rares endroits des oranges vraiment oranges, mais on m’a dit qu’elles venaient du Sénégal comme ça, et qu’elles étaient donc plus chères (environ 250 FCFA du fruit, ce qui est dispendieux quand on compare au prix des bananes par exemple). J’ai aussi trouvé des clémentines, mais encore là, elles sont rares bien que peu dispendieuses. Comme l’orange “orange”, la pomme, généralement jaune, est un fruit de luxe, ici. En effet, une pomme à 250 FCFA ne nourrira qu’une personne, tandis que la dizaine de bananes qu’on peut avoir pour le même prix nourrira une famille. À certains endroits, on peut trouver des ananas, que généralement les femmes coupent devant nous, avec beaucoup d’agilité d’ailleurs. Une femme habituée peut, en effet, peler et couper un ananas en moins d’une minute. On trouve assez facilement, aussi, ce qu’on appelle des citrons, mais qui ressemblent, en fait, par leur couleur, leur grosseur et leur parfum, à des limes.

Enfin, il y a au Mali de nombreux manguiers. Mais pour le moment, les mangues sont rares, trop rares. C’est avec beaucoup d’impatience que j’attends le début de la saison, prévue pour février ou mars, selon les régions. On m’a dit qu’outre les petites mangues comme celles qu’on trouve au Canada, on trouve également au Mali de grosses mangues, de la grosseur d’une papaye. Ces grosses mangues, paraît-il, font dormir et ont un parfum très différent. Je me promets bien d’essayer, en tous cas.

Tous ces fruits, on les achète généralement le long des rues, où les femmes s’installent avec une table et une chaise ou un petit banc. Il y a une femme à qui j’achète régulièrement des pommes, des papayes et des bananes, au retour du boulot, qui est fidèle à son poste 7 jours sur 7 jours, jusque tard en soirée. On peut parfois, également, acheter des fruits de femmes qui se baladent avec un plateau sur la tête. Enfin, il y a parfois des hommes qui poussent des chariots remplis de papayes ou de pastèques. C’est d’eux que j’achète parfois des morceaux de noix de coco. Il y a encore beaucoup de nourriture qu’on peut acheter comme ça en se baladant sur le bord des rues. Mais j’en parlerai dans un billet futur.

En tous cas, bien que les fruits ici soient disponibles en moins grande variété qu’au Canada, ils sont toujours très goûteux. Comme ils sont peu dispendieux et qu’il est plus simple de les acheter entiers et en grande quantité, j’ai pris l’habitude de me préparer, chaque semaine, une grosse salade de fruits. La pastèque mélangée à la papaye mélangée à l’ananas mélangée à la mangue mélangée à l’orange mélangée à la banane, c’est délicieux. Une telle salade de fruits coûterait une fortune au Canada, j’imagine. En tous cas, pour le moment, j’en profite à fond !

Aux fruits frais, il existe plusieurs variantes encore dont je profite amplement : les jus de fruits exotiques (goyave, mangue, ananas, etc.), et surtout, et surtout, les confitures de fruits exotiques (papaye, goyave, mangue notamment) absolument délicieuses, et difficiles à trouver au Canada, j’en ai bien peur.

Bizarrement toutefois, les Maliens en général semblent être peu habitués aux fruits transformés, et ils sont rares à consommer les salades de fruits, les jus de fruits ou les confitures. Pourquoi ? Peut-être parce qu’ils n’ont pas nécessairement les moyens de se payer des frigos, peut-être parce qu’ils n’ont généralement pas la dent sucrée… En fait, j’en sais trop rien !