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lundi, janvier 15, 2007

D’un quartier à l’autre

Samedi après-midi, Nathalie et moi avons accompagné un ami dans le quartier Badalabougou. Sans être le quartier le plus riche de la ville, il est le repère des Américains à Bamako, et il attire des personnes plutôt aisées, maliennes ou autres. Nathalie et moi, on a mis un certain temps avant de découvrir ce qui distinguait Badalabougou de Lafiabougou, le quartier que nous habitons. Mais dès le moment où nous sommes entrées dans une cour, je me suis dit “Wow, que c’est propre et tranquille et agréable, ici!” La cour était cimentée, et par endroits elle était même carrelée, alors que dans Lafiabougou, les cours sont généralement en terre. Alors que, dans Lafiabougou, les gens ont tendance à jeter leurs déchets sur le sol (papiers de toutes sortes, mégôts de cigarette, pelures de bananes, etc.), la cour de Badalabougou était complètement nettoyée. Puis nous sommes entrés dans la maison : des planchers en céramique, de nombreux fauteuils, une table de salon sur laquelle deux femmes mangeaient, des meubles de rangement et une table à dîner, tous en bois… Encore une fois, c’était propre et agréable, et chaque personne que j’ai vue entrer là-bas a enlevé ses sandales. L’odeur était bonne, aussi, puisqu’on y faisait brûler de l’encens, dans un gros pot placé par terre dans un coin. Les maisons de Lafiabougou, quant à elles, sont généralement faites en ciment, essentiellement, et les carreaux de céramique sont un luxe que de rares personnes se paient. La peinture des murs, quand il y en a, est généralement écâillée. Les maisons sont, bien sûr, assez poussiéreuses. Quant aux meubles, ils sont rares et généralement défraîchis. Ainsi, bien souvent, les gens mangent leur repas à même le plat posé par terre, assis sur des chaises de style “chaises de jardin”. C’est sur ce même genre de chaises qu’ils écoutent la télé, le soir venu, dans la cour. Les plus jeunes, moins chanceux, doivent se contenter de petits bancs de bois. Et quand il n’y a vraiment plus de place, on se tasse un peu et on s’asseoit deux par chaise. La promiscuité, en Afrique, ça ne fait pas peur !

Quand nous avons quitté la maison pour nous asseoir quelques minutes dans la rue, toujours dans Badalabougou, nous avons constaté la tranquilité du quartier. Bien qu’il y ait des enfants dans chaque maison, semble-t-il, aucun ne traînait dans la rue. Franchement, le contraste est grand avec Lafiabougou, où les enfants sont partout, mais absolument partout, dans la rue, dans la cour des maisons… Si on ne les surveille pas un peu, ils entrent même dans notre maison, parfois à notre insu. On a bien du mal, d’ailleurs, à leur faire comprendre de frapper avant d’entrer. Bref, c’est ainsi que nous avons découvert qu’à Bamako également, comme dans toutes les villes du monde peut-être, se côtoient différentes classes sociales.

Je dois le dire, ma petite balade dans Badalabougou m’a un peu fait regretter la tranquilité à laquelle je suis habituée au Canada. Lafiabougou est tout, sauf tranquille. Il y a toujours plein de monde dans la rue, beaucoup de bruits… Même à la maison, à moins de m’enfermer, la porte fermée, dans ma chambre, j’ai du mal à trouver la tranquilité, tellement il y a de va-et-vient : les enfants qui jouent, qui n’écoutent pas quand on leur dit d’aller jouer ailleurs, les voisins qui viennent dire bonjour, ceux qui viennent jouer un peu avec la guitare de notre gardien… Quand même, je crois que ce fut une chance pour nous d’aménager dans un quartier tel Lafiabougou, où les gens, s’ils sont parfois envahissants, ont au moins le mérite d’être accessibles. Nathalie et moi avons développé une relation très intéressante avec des gens du voisinage, et certains d’entre eux deviennent peu à peu des amis. Je ne crois pas que cela aurait été possible, malheureusement, si nous avions habité dans Badalabougou.

NB Notre balade dans Badalabougou nous a donné la chance de voir, pour la première fois depuis que je suis à Bamako, deux hommes venus du nord sur leur dromadaire (ou bien c'était des chameaux ? J'ai mal vu le nombre de bosses, en fait !). Ils sont ici, paraît-il, pour la fête de l’armée, prévue pour le 20 janvier prochain. Ah, c’était exotique de voir ces touaregs sur leur chameau, au coeur de la ville, comme ça. Et puis ça me rappelle que JE DOIS aller faire un tour dans le nord du pays !

4 Commentaires:

  • est-ce qu'il y un peu d'architecture de développé? sur les batiments est-ce qu'il y des ornements, des décorations, (arabesque, contour de fenetre, colonne arche, tu vois le genre)ou ou ben c'est plutot seulement construit par utilité? Pourriez-vous développer sur ce sujet? intro, commentaire, argument preuve, résumer et conclusion. Nombre de mots: 900 mots maximum
    Durée de l'épreuve: 4 heures
    Matériel permis: ordi, caméra et pot de moutarde

    'lacinos' indice nom propre:_______

    Par Anonymous Anonyme, le lundi, 15 janvier, 2007  

  • Cher Lacinos, c'est très intéressant comme question. C'est vrai que j'ai pas trop tendance à m'intéresser à l'architecture, mais prochainement, j'essaierai de prendre des photos, parce qu'il y a effectivement des méchantes cabanes, à Bamako. Et bin oui, il y a des gens riches, très riches même, ici ! Par contre, 4h pour remplir cette mission, c'est pas suffisant. Et puis... le pot de moutarde, c'est pour quoi faire ?...

    Par Blogger Johanne, le mardi, 16 janvier, 2007  

  • touareg,
    J'ai remarqué hier en revenant de la ville que je suivais un vehicule (touareg) fabriqué par vokswagen.
    Comme quoi ce peut être différent d'une région a l'autre
    Fanta x

    Par Anonymous Anonyme, le mardi, 16 janvier, 2007  

  • Oui, effectivement, on n'a plus les Touaregs qu'on avait, hein ! ;-)

    Par Blogger Johanne, le mardi, 16 janvier, 2007  

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