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mardi, juin 19, 2007

L'exotisme à Montréal

Montréal, on le sait, est une ville multiculturelle. Chaque jour, je croise des passants qui parlent tantôt le français, tantôt l'anglais, tantôt le polonais, tantôt le créole, tantôt l'espagnol, etc. Chaque jour, je croise des arabes musulmanes voilées, des africaines qui portent des habits de pagnes ou des africains en boubous, etc. Mais tout ça, c'est de l'exotisme "déjà connu" pour moi. Des gens qui parlent toutes sortes de langues, il y en a à Paris, à Bruxelles ou à Londres. Des femmes voilées, il y en a à Ottawa ou à Québec. Idem pour les africaines.

En fait, vous savez quel est le comble de l'exotisme, pour moi, à Montréal ? Les juifs, ceux qui portent le costume traditionnel, avec les boudins pour les garçons et les hommes, les grands chapeaux noirs, les grands vestons noirs, les jupes noires ou bleu marin pour les femmes... Est-ce que ce sont eux qu'on appelle les juifs hassidiques? En tous cas, jusqu'à maintenant, ce n'est qu'à la télévision que j'avais vu les membres de cette communauté. Je n'ai jamais vu de juifs, du moins ceux qui s'habillent de cette façon, au Mali, et même s'ils sont sûrement présents en Europe, il me semblait que la communauté était moins présente. Depuis que je suis à Montréal, je vois chaque jour ces hommes qui portent de longs boudins de chaque côté de leur visage, de longs vestons noirs, de grands chapeaux noirs. Je vois chaque jour ces femmes habillées de noir ou de bleu marin, la tête recouverte... Et contrairement à ce que je croyais avant, ils ne semblent pas limités à un quartier bien précis, bien qu'une des rues que je traverse chaque jour pour me rendre au travail semble particulièrement peuplée de juifs. Cette présence est nouvelle pour moi, et elle soulève tout plein de questions. Sont-ils présents à Montréal plus qu'ailleurs ? Est-ce qu'une telle façon de se vêtir est particulière aux juifs hassidiques ? Quelles valeurs se cachent derrière cette façon de se vêtir ?...

dimanche, juin 17, 2007

30 ans et toutes mes dents !

Eh ! bin oui, j'ai 30 ans aujourd'hui. Et finalement, passer le cap de la trentaine est moins pénible que je ne l'aurais cru. Je suis passée par quelques moments d'angoisse, au cours des dernières années, en pensant à mes vingt ans qui s'égrenaient. Mais bizarrement, c'est une chose qui ne m'a pas du tout préoccupée au cours des derniers mois, et encore moins alors que j'étais au Mali. J'ai l'impression que là-bas, où l'espérance de vie est si courte (autour de 45-50 ans), on est plus occupé à "vivre" sa vie qu'à la "compter"... D'ailleurs, dans ce monde un peu moins individualiste que le nôtre, on n'accorde moins d'importance aux anniversaires de naissance. Quand même, j'ai bien aimé fêter mes 30 ans, passer la fin de semaine avec ma famille, et m'amuser. Étant jeune, j'imaginais ma vie à 30 ans bien différente. Mais je dois avouer que je suis contente de la vie que je mène, j'ai choisi de faire des choses qui me passionnent (voyager, étudier), et j'espère que la vie me réserve encore de bien belles surprises !

mardi, juin 05, 2007

Rivière-du-Loup

J'ai fait un aller-retour éclair en fin de semaine. Partie de Montréal à 15h30 samedi, je suis arrivée à Rivière-du-Loup autour de 20h, puis je suis repartie le lendemain à 15h30. C'était court, oui, trop court. Car même si Rivière-du-Loup n'est pas une ville très charmante à mon avis (pourquoi dans une ville située tout près du fleuve, on ne sent pas la présence de ce fleuve si beau ?), c'était bien de se retrouver à la campagne, de respirer de l'air pur, et de voir des gens au comportement différent des montréalais. Parce qu'effectivement, on ne peut le nier, dès que les gens s'installent dans une grande ville comme Montréal, ils adoptent un comportement particulier, différent de celui qu'ils auraient ailleurs, en campagne par exemple. Et quand je dis "les gens", je m'inclus dans le lot ! Je crois que les urbains, tellement sollicités, tellement entourés de publicités, de musique, de bruits, de journaux, de voiture et quoi encore, développent tous plus ou moins une capacité assez impressionnante de s'enfermer dans une sorte de bulle. Quand on arrive de la campagne, ça donne l'impression que les gens de la ville sont fermés, bornés. En effet, il me semblait qu'à Rivière-du-Loup, comme en Beauce, d'où je viens, les gens sont plus ouverts sur leur environnement, comme s'ils étaient à l'affût de stimulations, contrairement aux urbains qui sont hyperstimulés, trop stimulés.

Pour avoir connu la campagne et la ville, et parce que j'apprécie les deux, je peux difficilement juger l'un et l'autre de ces comportements.

Ce que je sais, c'est que j'apprécie énormément la chance que j'ai de pouvoir passer facilement de la ville à la campagne. Ce dont je suis pas mal sûre aussi, c'est que, née en campagne, les chances que j'y meurs sont assez élevées !

NB Vous avez remarqué qu'aujourd'hui, nous sommes le 05-06-07 ?

NBB J'ai finalement ajouté des photos sur Flickr, après une absence de plus d'un mois ! Je renais, je renais...

samedi, juin 02, 2007

Le Mali visite le Canada... et le Canada se rend compte que le Mali lui manque !

Ces deux derniers jours, un ami connu au Mali a fait une trop courte escale à Montréal. C'était vraiment bien de revoir un ami malien, de me rendre compte que mon voyage au Mali n'a pas été qu'un rêve, mais une expérience bien réelle. C'était bien de l'entendre parler en bambara avec sa famille, ça m'a rappelée tout plein de vocabulaire déjà presque effacé de ma mémoire. Et vous savez quoi ? Même si je suis contente d'être de retour dans mon pays, de reprendre un rythme de vie auquel je suis habituée, quand je l'ai vu enregistrer ses bagages, j'aurais bien aimé qu'on m'enregistre aussi, et qu'on m'emmène jusqu'à Bamako. J'ai pas nécessairement envie de quitter le Canada, encore une fois, pour un long séjour à l'étranger. Mais j'aimerais que le Mali soit à côté, j'aimerais pouvoir y faire un tour, de temps en temps, y passer des fins de semaine, revoir mes anciens voisins, faire un tour au marché, manger un plat de riz, m'acheter une mangue à 5 sous (plutôt qu'à 1,50$CAN comme ici!), m'acheter une papaye ou un ananas sur le coin d'une rue, négocier un morceau de tissu ou une sculpture en bois d'ébène ou un bijou en argent, prendre le taxi, transpirer dans un sotrama bondé, rentrer à la maison les pieds plein de poussière, prendre une douche rafraîchissante parce qu'il fait si chaud, prendre le thé, essayer de convaincre quelques Maliens que la cigarette, c'est mauvais pour la santé, écouter 24 heures chrono, le vendredi soir à minuit (zéro heure, comme disent les Maliens), assise dans la cour des voisins sur une chaise de plage, entourée de 15 Maliens qui essaient d'influencer, en criant et en gesticulant, la décision que prendra Jack Bauer...

Bin oui, je l'avoue, le Mali me manque. Et il me manquera sans doute encore plus demain, car cet après-midi, je me rends jusqu'à Rivière-du-Loup (5 heures de bus depuis Montréal, ouch !), question de boucler la boucle de ce voyage au Mali par un genre de rencontre d'après-retour !

Pourquoi je n'écris pas beaucoup sur mon blogue ces temps-ci...

Depuis mon retour du Mali, j'écris beaucoup moins sur mon blogue. Vous avez sûrement remarqué. Pourtant, même si j'ai d'abord créé ce blogue pour partager mon expérience malienne, j'ai bien l'intention de continuer à y écrire même si je vis maintenant à Montréal. Si je me suis créé un blogue, c'est d'abord parce que j'adore écrire et aussi parce que écrire mon blogue m'oblige à m'arrêter parfois, à prendre du recul, à observer, à réfléchir, à sentir... Mon blogue m'oblige à redonner un peu de place à la créativité dans ma vie, et c'est une chose que je trouve très importante. C'est pourquoi j'espère bien recommencer à bloguer de façon un peu plus régulière bientôt. Pour l'instant, ce "blogue" dans lequel je n'écris qu'une fois par semaine ne mérite peut-être même pas de s'appeler "blogue"...

Quand même, mon absence de la blogosphère s'explique. Je m'habitue peu à peu à un nouvel appartement, j'apprends, doucement mais sûrement, à connaître une nouvelle ville, je m'adapte à un nouvel emploi, où j'essaie de bien faire, je m'adapte à une nouvelle organisation, pour laquelle je suis fière de travailler, mais dont la mission est parfois difficile à traduire dans le travail concret du quotidien...

Surtout, je dois apprendre à vivre à l'intérieur d'un nouvel horaire : je quitte la maison à 7h30 le matin pour ne revenir, au plus tôt! à 18h. Ainsi, je me retrouve (je sais que je ne suis pas la seule !) avec beaucoup de choses à faire, beaucoup de projets, beaucoup de bonnes intentions, mais très peu de temps dans lequel caser tout ça. Cuisiner, faire de l'exercice, faire l'épicerie, faire la lessive, voir ses amis, voir sa famille, lire le journal, voir des films, lire des romans, parler au téléphone, manger, prendre sa douche, se maquiller, faire le ménage, faire son lit, arroser les plantes, nettoyer la chaîne de son vélo, aller à la banque, aller chez le dentiste, magasiner, visiter les musées, découvrir les parcs de la ville, écouter de la musique, bricoler, écrire sur son blogue, prendre des photos, faire de la vidéo, monter ces images qui traînent sur des cassettes depuis trop longtemps, s'arrêter, prendre le temps de respirer, s'asseoir et jaser avec ses colocs : comment on peut arriver à faire toutes ces activités (et plus !) quand il ne nous reste plus, entre le boulot et le dodo, que 5 heures fois 5 jours, donc 25 heures par semaine, outre les fins de semaine ? J'ai pas fait le calcul sur papier, même si ce serait un exercice intéressant, parce que je n'aime pas l'idée de "calculer" ma vie, déjà trop calculée à mon goût de toutes façons. Une chose est sûre, même sans "calculer ma vie" sur une feuille Excel, je me rends bien compte que l'équation "ce que je souhaite faire" versus "le temps disponible" donne un résultat négatif.

Quelles sont les solutions alors ?

Laisser mon emploi ? J'aurais alors beaucoup plus de "temps" dans lequel insérer les activités ci-haut... mais je serais alors obligée de faire d'autres calculs... financiers cette fois !

Dormir moins ? C'est un peu malsain...

Laisser tomber des activités ? Mais lesquelles ?

Ainsi, vous vous en rendez compte peut-être, gérer mon temps, depuis mon retour du Mali, me rend un peu anxieuse, et c'est sûrement une des principales raisons pour lesquelles je me sens incapable, ces temps-ci, de seulement m'arrêter pour observer, réfléchir, sentir... et écrire sur mon blogue !